Pierre Gillard précepteur des enfants romanov

Publié le par Christelle Dupont




La carrière de Gilliard dans l'enseignement commence en automne 1904. Il a vingt-cinq ans et est engagé comme simple professeur de français au service du prince Serge Gueorguievitch Romanovski, duc de Leuchtenberg. Gilliard vit ses dix premiers mois à Livadia, en Crimée. La famille s'installe en juin 1905 à Peterhof, ville de séjour fondée par Pierre le Grand au bord de la Baltique, dans le golfe de Finlande, à environ 40 kilomètres de Saint-Pétersbourg. Il obtient gain de cause et il a carte blanche pour éduquer les enfants du tsar Nicolas II, le tsarévitch Alexis Nikolaïevitch ainsi que les grandes-duchesses Olga, Tatiana, Maria et Anastasia Nikolaïevna de Russie.

Gilliard n'est pas monarchiste, encore moins partisan de l'absolutisme russe. C'est un démocrate dans la meilleure tradition suisse, donc fédéraliste, avec cette légère plus-value républicaine que l'on prête aux Vaudois. Énervé par les flagorneries ambiantes, il intervient d'abord pour que les visiteurs cessent de s'agenouiller devant le jeune tsarévitch, une coutume qui le choque. Pas seulement parce qu'il est égalitaire, mais aussi parce qu'il comprend le danger pour le caractère de l'enfant, qui avait gardé jusque-là sa simplicité et sa franchise : « L'enfant fut enchanté de se voir délivré de ce qui était pour lui une véritable contrainte. »
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Il tente une autre éducation, loin de l'enseignement traditionnel des princes, qu'il juge artificiel, tendancieux et dogmatique. Isolé dans un monde figé par les traditions, sans contact avec des milieux divers auxquels il doit se confronter, l'enfant ne développe durant son enfance, son adolescence puis sa jeunesse ni esprit critique ni sens des réalités. Gilliard veut transmettre au tsarévitch les valeurs qui font, à ses yeux, l'homme juste et droit, qui sait faire preuve de sentiments.


En 1910 déjà, parlant des grandes-duchesses, il écrivait à sa mère: « L'accueil de mes élèves m'a montré que l'impératrice (Alexandra Féodorovna) avait raison en disant qu'elles avaient pour moi un sentiment affectueux [...] Seulement je ne me fais aucune illusion : ces enfants sont incapables de s'attacher vraiment à ceux qui les entourent (ils sont trop nombreux) et ils n'en auraient d'ailleurs pas le temps. Ce changement perpétuel de visages les amène à une grande superficialité de sentiments. »

Source : Wikipédia

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